Les quartiers Nord-Ouest de Buenos Aires

Au programme de ce mardi : visite des quartiers nord-ouest. Enfin, quand je dis nord-ouest, j’omets la périphérie de Buenos Aires car…

Le  cœur argentin

La capitale rassemble (avec sa grande banlieue) près du 1/3 de la population argentine sur à peine 1% du territoire (!), et concentre 75% de la richesse du pays. (Source : le guide du routard et non, je vous rassure, mon immense culture générale)

Je vous passe les détails, mais depuis le massacre colonial de 1536, Buenos Aires a connu, économiquement parlant, des hauts, puis des bas, puis un très haut (fin XIXe), et depuis, malheureusement, une chute libre dont elle ne voit pas l’issue.

Son architecture en est le témoignage le plus évident. Les immeubles modernes des années 80 côtoient des édifices européens du XIXe, parfois laissées à l’abandon, et le tout constitue une ville-puzzle assez étonnante.

L’avenue la plus grande au monde

Pour rejoindre les quartiers nord, je remonte doucement l’Avenida 9 de Julio (nommée ainsi toujours en mémoire de l’indépendance de l’Argentine). Situé sur une extrémité, j’en distingue à peine l’autre, loin là-bas. Bon j’exagère, mais avec 125 mètres de large, il faut 4 feux et 5 bonnes minutes pour la traverser. Son cœur est percé par un obélisque qui est… très moche il faut bien l’avouer, mais très utile pour s’orienter. De part et d’autres de dressent un nombre incalculable d’immeubles des années 70, tous aussi hideux les uns que les autres. Seul rescapé : l’ambassade de France (comment ça je suis subjective ?), dont la très belle façade clôture la longue avenue.

Recoleta

Aujourd’hui reconvertit en quartier chic avec des boutiques de luxe, le quartier de Recoleta me fait penser au cœur parisien tant l’architecture est européenne. Principale intérêt : le cimetière. Si si, je vous assure, le cimetière de Recoleta vaut le détour ! 55 000 m², 48 000 tombeaux, je ne sais combien de squelettes et encore moins de m² de poussière de macchabé. Les guides ne sont plus précis de nos jours.

Un père Lachaise à l’argentine, avec ses morts célèbres, ses jolis tombeaux et tout et tout. Et cela va vous surprendre, mais la balade est très agréable ! C’est silencieux (c’est l’avantage des morts) et les tombes sont très jolies (c’est l’avantage des riches). Bon, il est vrai que la pureté du ciel bleu contribue à rendre gai ce labyrinthe entre les morts.

Et ce qui semble fou, c’est que, au milieu de cet immense bloc de marbre et de ciment, lorsque certaines tombes sont abandonnées (problème d’héritage ? Brouille dans la famille ?), la nature reprend très vite le dessus. Sans terre ni nutriment, fougères et autres plantes colonisent petit à petit les sanctuaires délaissés. En même temps, il y a pas mal de fertilisant.

Palermo

Je reviens d’entre les morts et poursuit ma route, direction : Palermo. Ce quartier paisible est délimité au nord par d’immenses parcs, lieux de rendez-vous de toutes les familles de porteños le dimanche, et au sud par la section résidentielle, le Palermo Viejo. Cette dernière me fait étrangement penser à la Concession française de Shanghai (là toute de suite, vous voyez parfaitement de quoi je parle), avec de larges rues pavées bordées de platanes, et parsemés de restos et bars branchés. Aussi paisible de jour que cela doit être animé la nuit.

Tango de nuevo

De retour à mon auberge, je sors diner dans mon quartier et très bonne surprise, à mon retour, je tombe de nouveau sur le spectacle de rue de tango. Toujours aussi superbe.

Comments

[Karen]

c'est vrai que sur le paragraphe du cimetière tu t'es lachée niveau humour, ça m'a fait bien rire!
ça a l'air bien sympa Buenos Aires en tout cas!
et niveau température, c'est la fin de l'été, c'est ça? fait chaud?

[Wiwi]

Ben c'est marrant parce que quand j'ai vu la deuxième photo du post j'ai pensé la même chose : on dirait Paris ! :)
La dernière photo est vraiment superbe :)
Et quel humour bien placé avec le paragraphe sur le cimetière ;) (Je reviens d'entre les morts... lol)