Jeudi 20 mai – Bains puritains, le village incroyable de Matchuca, coucher de soleil sur la Vallée de la Lune et observations de

Bains puritains

Après avoir exploré le sud du désert d’Atacama, nous partons à la découverte de la partie nord. Direction le Rio Puritana, nouvelle Quebrada qui dévoile une oasis. L’eau est en abondance, la végétation aussi, et l’endroit est propice à la baignade… que nous ne tenterons pas, peu attirés par la couleur boueuse de l’eau.

Le village de Matchuca

Nous repartons pour nous rendre au petit village de Matchuca. Sur le chemin, le paysage change de visage et apparaissent… des cactus ! Comme ceux que l’on croise dans el désert américain, avec en prime, la Cordillère en arrière-plan.

Nous longeons des étendues d’eau éparses où paissent tranquillement alpacas, vicuñas, ânes et lamas, et nous voilà à Matchuca, petit village de 50 habitants ! L’endroit est incroyablement pittoresque : des petites maisons en adobe et en chaume, agrémentés d’une pointe de technologie arrivée 2 ans auparavant, des panneaux solaires.

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Le village semble désert. Seuls deux hommes d'un âge avancé discutent au soleil. Nous leur demandons, sans trop d’espoir, s’il est possible de manger dans le coin. Et là, incroyable, l’un d’entre eux réveille sa femme qui nous prépare derechef des empañadas frites au fromage – un régal ! Seul déception de mon père : pas de brochette de lama au menu.

Petit arrêt pour une séance photo lama/volcan enneigé qui a eu pour conséquence la perte tragique des bâtons de randonnée de mon père. Quel honte, réussir à perdre quelque chose avant moi ! Mais ce qui est amusant, c’est que cela nous a contraint a repassé par ce village le lendemain à la recherche des battons-perdus-jamais-retrouvés. Et bien, ce même endroit était… envahi par quatre bus de touristes ! Ce n’est rien de dire que la vision n’avait pas le même charme…

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Retour à l’hôtel pour un arrêt sieste nécessaire, avant de partir observer le coucher du soleil dans la Vallée de la Lune.

Valle de la Luna

Endroit le plus accessible par les touristes, la vallée perd un peu de son charme lorsqu’on est si nombreux à l’arpenter. Cependant, on ne peut être que bluffé par ses allures effectivement lunaires, ses dunes de sable et ses formations géologiques diverses. Chaque minute qui passe et le soleil disparaît un peu plus, offrant une variété de couleur incroyable. Nous grimpons sur une petite falaise juste à temps pour observer les derniers rayons du soleil.

     

Découverte astronomique

Mis à part regarder les étoiles un soir d’été, je n’ai jamais vraiment prêté attention à l’observation de la voute céleste, car cela ne m’a jamais vraiment passionné. Je trouvais cela incroyablement compliqué, un peu ennuyeux, voire carrément effrayant. Et oui, l’infiniment grand me fait peur.

Le désert d’Atacama est en passe de devenir l’un des observatoires radio astronomique les plus grands au monde, avec la création du projet ALMA qui allie Europe, Etats-Unis et Japon. Pas de pollution lumineuse ni environnementale, un pays neutre politiquement… Beaucoup de conditions favorables sont réunies ici.

Un astronome français et sa femme chilienne, tous deux passionnés par ce monde dont on connaît si peu, proposent d’accompagner tous novices intéressés, le temps d’une soirée, pour nous faire partager leur lubie. Enfin, après l’achat du billet tout de même. J’ai dit passionné, pas fou.

Après plusieurs annulations successives (ciel voilé), ce soir, une séance en anglais est disponible. L’excuse rêvée pour mon père d’y échapper…

Je suis chanceuse, le temps s’est réchauffé et l’on bénéficie de 7-8 degrés supplémentaires comparé aux soirées précédentes. Donc au lieu de mourir de froid, on seulement très très froid. Mais la nuit n’en demeure pas moins magique.

Nous sommes 15 participants, ce qui me surprend un petit peu – pensant que nous serions en comité restreint – mais ma déception s’efface très vite. Nous formons un cercle autour de l’astronome et les explications débutent. Un petit peu dans le désordre, on apprend alors les bases de notre voute céleste.

La différence entre une étoile et une planète, les différentes constellations existantes, comment se repérer par rapport aux étoiles… Tout est d’autant plus passionnant que la séance est interactive. Je tiens d’ailleurs à souligner ma brillante intervention de début de séance. A la question de l’astronome « Alors tout d’abord, est-ce qu’il y a quelque chose que vous reconnaissez dans le ciel ? » je réponds instinctivement : « Heu, la lune ? », qui déclenche l’hilarité générale. Ma spontanéité me perdra. (NB destiné à mes compères des 3V : notez que je distingue la lune du soleil).

Munie d’un laser très puissant, notre professeure nous montre alors Saturne, la constellation du Scorpion… Ce qui est stupéfiant, c’est qu’on comprend à quel point la lecture des étoiles peut aisément se substituer à tous calendriers, cartes ou boussoles. Les cieux sont inchangés depuis – 2000 av JC : les différentes civilisations grecque, romaine, égyptienne… voyaient les étoiles dans la même position que nous les voyons aujourd’hui. Et chaque culture a imaginé une cartographie du ciel selon leur croyance et leurs connaissances. Les grecs ont ainsi utilisés les signes du zodiaque quand d’autres devinaient des formes d’objets ou d’animaux.

Et nous ne sommes pas au bout de nos découvertes. On se dirige vers une plateforme qui ne compte pas moins de 7 télescopes différents. Et là, je suis sidérée par la puissance de ces outils. Je suis notamment impressionnée par Saturne, que l’on distingue très nettement avec son anneau, et par la lune. A moitié pleine (pour les optimistes), on peut l’observer en détail, avec ses monts et cratères. Stupéfiant.

La séance se termine à l’intérieur, autour d’un chocolat chaud, où l’on nous conte encore un peu plus sur ce monde mystérieux. On comprend alors la logique de l’astrologie, liée à l’origine aux cultures, aux croyances, qui a ensuite engendré l’astronomie, reposant, elle, sur des faits scientifiques uniquement.

On découvre aussi qu’il y a cinquante ans à peine, on parlait encore sérieusement des habitants de mars ou de la lune. On réalise enfin à quel point l’Homme est égocentrique par essence. Impossible d’imaginer d’autres pays avant la colonisation. Aujourd’hui, chaque pays va se représenter au centre d’un planisphère. De la même manière, on a longtemps cru que la terre était au centre de notre galaxie. Or on ne cesse de progresser dans ces découvertes de l’infiniment grand. Ce n’est pas une galaxie. Mais des milliards. Quand je vous dis que c’est angoissant…

La soirée se termine et l’on repart tous séduits, la tête dans les étoiles. Et personne ne regardera plus le ciel de la même façon.

Comments

[Julie]

Quelle terrible perte Thierry, je compatis :-)

[mapapa]

histoire des batons c est horrible!!!

[wiwi]

Ah ça c'est un digne "qui veut du fanta ?" de Lolo :) Non franchement j'ai bien rigolé en lisant ça :)
J'aurai adoré la séance observation des étoiles, j'adore ça ! Je crois qu'il y en a ici aussi de temps en temps, mais à cause du temps trop incertain, c'est difficile de connaître la vraie date !
Superbes photos avec les lamas.

[Marion]

@ Joulaïe : vive le déclencheur automatique !

[mapapa]

Un précision : C'est MA FILLE qui nous livre un blog aussi formidable !